La deuxième journée de l’atelier de formation des formateurs de l’École nationale de Police sur les droits humains et la protection de l’enfant s’est tenue ce mardi 14 octobre 2025 à Dakar, dans le cadre du Projet d’Appui à la Protection des Enfants Victimes de Violations de leurs Droits (PAPEV), en partenariat avec le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (BRAO/HCDH), la Coopération italienne (AICS), la CNDH et l’École nationale de Police.
Cette journée a été consacrée à l’approfondissement des connaissances des formateurs sur les instruments internationaux et nationaux relatifs aux droits de l’enfant, ainsi qu’à la prise en compte des violences basées sur le genre dans les pratiques policières.
Cadres juridiques et bonnes pratiques au service de la protection de l’enfant.
En matinée, M. Mohamadou SOW, Responsable de programme au HCDH/BRAO, a présenté le cadre international de protection des droits de l’enfant, en insistant sur les principaux instruments juridiques, les mécanismes de gouvernance et les bonnes pratiques issues de l’expérience régionale du PAPEV. Ila rappelé que la formation des formateurs constitue une étape essentielle pour bâtir des forces de sécurité capables de répondre avec humanité et professionnalisme aux besoins spécifiques des enfants en situation de vulnérabilité.
Mme Anna Pène Téliko, magistrate et Directrice adjointe de la Protection judiciaire et sociale, a ensuite présenté le cadre juridique national, en mettant l’accent sur les dispositions du code pénal et du code de procédure pénale applicables à la justice des mineurs : audition, arrestation, privation de liberté et réinsertion sociale. Cette session a permis aux participants d’analyser concrètement les procédures et d’identifier les marges d’amélioration pour une meilleure protection des enfants en contact avec la police.
Violences basées sur le genre et approche sensible au genre.
L’après-midi a été consacré aux violences basées sur le genre (VBG) dans le travail de la police. Mme Aissatou Kanté, magistrate et membre de l’AJS, a partagé les bonnes pratiques de la justice de proximité dans le partenariat police–acteurs sociaux, notamment à travers l’expérience des “boutiques de droits”. Elle a également insisté sur le rôle crucial des formateurs dans la diffusion d’une culture institutionnelle sensible au genre, garante d’une prise en charge plus juste et plus humaine des victimes.
Une dynamique de professionnalisation durable
Les échanges riches et interactifs de cette deuxième journée ont permis aux trente formateurs venus de différentes régions du pays de renforcer leurs compétences techniques, juridiques et humaines pour mieux intégrer les droits humains et la protection de l’enfant dans les curricula de formation policière.
Ils ont également pu partager leurs expériences de terrain, favorisant une réflexion collective sur les pratiques professionnelles à promouvoir pour prévenir les violations et renforcer la confiance entre la population et les forces de sécurité.
L’atelier se poursuit jusqu’au 16 octobre 2025 et abordera dans les prochains jours des modules consacrés au système national de protection de l’enfant, à la prévention contre la traite, ainsi qu’à l’accompagnement psychosocial des enfants victimes de violences.
0 Commentaires